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Les lectures d’octobre sont celles de la rentrée, évidemment.

DIAZ TRUST

A tout seigneur tout honneur, j’ai commencé sous la canicule d’octobre (souvenez-vous) par le Pulitzer 2023, excusez du peu : Trust d’Hernan Diaz. Critiques dithyrambiques par-ci, par-là, comme c’est souvent le cas pour le Pulitzer et d’ailleurs pas toujours justifié (exemple : Nickel Boys de Colson Whitehead). Trust, grand roman choral sur le capitalisme américain, malheureusement n’a pas complètement comblé mon attente. Ce portrait d’un grand magnat de la bourse, qui aurait été un artisan du krach de 1929, une fois passée son excellente entrée en matière et avant une dernière partie bien sentie, ne m’a guère passionné. L’écriture n’est pas fofolle. Quoi qu’on en dise.

VIGNON CENTANS

Passer du Pulitzer au livre discret autoédité de Cassandra Vignon, Ils ont brûlé Cent ans de solitude, dont j’ai déjà écrit le plus grand bien ici, tient du grand écart. Et vous aurez compris que mon petit cœur a vite fait son choix. Je rappelle ici que Cassandra Vignon est invitée à la bibliothèque le mercredi 22 novembre. A ne pas rater.

ferey okavango

Mon livre suivant est un polar. Celles et ceux qui me connaissent savent mon peu de goût pour ce genre. Je me suis déjà exprimé là-dessus. Okavango, dernier roman de Caryl Férey a été choisi par le club de lecture pour la session de janvier. Sans trop en dire du coup (je garde mes atouts bien au chaud), sachez que ce n’est pas ce livre plein de fauves et de braconniers sans scrupules qui m’aura fait virer ma cuti. Là encore, pourtant, une certaine unanimité critique prévaut (4T dans Télérama !)

KNAUSGAARD ETOILE

Mon quatrième (ce n’est pas une charade !) est le dernier livre d’un de mes chouchous absolus : le Norvégien Karl Ove Knausgaard. Après Mon combat, son récit autobiographique dont je ne me suis pas encore remis, KoK nous offre une brique de 850 pages dans laquelle nous suivons neuf personnages très différents dans leur quotidien à l’heure où une étoile géante apparaît dans le ciel de la Norvège – on pense à Melancholia de Lars Von Trier. Des évènements plus ou moins étranges, plus ou moins angoissants traversent les vies de nos amis. On retrouve toute la qualité de Knausgaard, ses marottes géniales, au service d’une histoire kaléidoscopique qui fera causer dans les salons, ha ha. J’adooore.

DESERTER ENARD

Encore un chouchou à la suite de Knausgaard, voici clairement une des plus belles plumes de la littérature francophone actuelle : Mathias Énard. Son dernier roman Déserter est un texte à double entrée sur la guerre. Y alternent deux histoires. D’abord un déserteur qui fuit une guerre dont nous ne connaissons ni l’époque ni le lieu. Il croisera une femme meurtrie et son âne. Et tout porte à craindre que leurs méfiances légitimes auront raison de leur humanité. Parallèlement, et sans qu’on y voie facilement du sens, un colloque s’organise le 11 septembre 2001 autour de la mémoire et de la personne de Paul Heudebert, ancien déporté et grand mathématicien d’Allemagne de l’Est. Le télescopage chez les organisateurs de la figure de cet homme-totem et des attentats contre le World Trade Center avivent, chez sa fille notamment, une angoisse sourde et profonde.
Ce sont toutes les violences que ce roman abhorre et ce n’est pas le mois d’octobre que nous venons de vivre qui va lui donner tort. Ne méprisons jamais nos refus et nos haines des guerres. Et on n’est pas obligé d’être un hippie pour dénoncer l’abjection de leurs promoteurs.

 

Délaissant la canicule d’octobre pour la saison des pluies, j’ai basculé de la première partie de la rentrée littéraire à la seconde, qui arrivera courant novembre à la bibliothèque.

Voici deux livres que j’ai trouvé très audacieux bien que différents.

DREYFUS MAIN

Tout d’abord le balzacien La troisième main d’Arthur Dreyfus. Quelque part entre Rastignac et la Peau de Chagrin. Le tout mâtiné d’un peu de Frankenstein ! Durant la Première Guerre mondiale, un jeune homme gravement blessé se voit greffer (comme le titre l’indique) une troisième main sur l’abdomen. Pérégrinations meurtrières ou sexuelles : avoir une troisième main facilite ou complique la vie. Roman imaginatif et truculent.

MURAT PROUST

Je finis par un gros coup de cœur : le récit de Laure Murat (que dis-je ? Laure Marie Caroline, princesse Murat !) : Proust, roman familial. A l’aune de ses lectures et de sa connaissance précise d’A la recherche du temps perdu, l’autrice passe au crible la noblesse de son héritage familial. L’intransigeance de son regard est la hauteur de la vacuité de ce monde hors-sol. Un livre en allers-retours entre fiction et réalité, la première n’étant pas forcément chez Proust, ni la seconde chez la Maison Murat. Ethnologie passionnante et érudite. Un autre monde !

Christophe

//// Illustration de couverture extraite du film N'attendez pas trop de la fin du monde de Radu Jude 

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